Interview avec Fabienne Pico

Intervieweur : Pouvez-vous vous présenter, s’il vous plaît ?

Fabienne : Alors je m’appelle Fabienne Pico, j’ai 53 ans, je suis mariée et j’ai 3 enfants. J’ai passé un CAP coiffure à l’école de coiffure privée de Béziers. Ensuite, j’ai passé mes mentions complémentaires « coloriste » et « permanentiste », puis j’ai passé mon brevet professionnel pour pouvoir ouvrir un salon.

 

Intervieweur : C’était en quelle année ?

Fabienne : En fait j’ai travaillé avec Thierry, j’allais avoir 21 ans, donc c’était en 1991. Le papa de Thierry cherchait quelqu’un, du coup, il avait téléphoné à l’école de coiffure. Je suis venue au départ pour un remplacement de deux mois, et au final ça fait plusieurs années que je suis au Bousquet. Ils m’ont gardée 1 an à peu près, puis le papa de Thierry m’a proposé de reprendre la partie dame et à Thierry de reprendre la partie homme. J’ai donc repris le salon à mon compte le 2 juillet 1992.

Ensuite, j’ai travaillé avec Thierry pendant 20 ans, puis, avec mon mari, on a eu l’opportunité d’acheter ici. C’était l’ancienne boucherie Bessière qui était en vente aux enchères, on a acheté toute la maison en 2010, et environ 1 an et demi après j’ai ouvert le salon, le temps de faire les travaux.

 

Intervieweur : Vous avez pris une entreprise pour les travaux ?

Fabienne : Alors toute la démolition, c’est nous. Après on a pris des entrepreneurs pour le placo. Les peintures on les a faites, ça me tenait à cœur de faire le salon comme je le souhaitais.

Du coup, je suis partie de chez Thierry, pas parce que je ne m’entendais pas, on s’entendait très bien, mais là au moins, j’étais chez moi, le salon est un peu plus grand et j’ai la vue sur la montagne. Après on est toujours restés en bon terme.

 

Intervieweur : Vous faites ce métier depuis vos 21 ans ?

Fabienne : J’avais même 19 ans. J’ai travaillé d’abord en sortant de l’école dans un salon homme à Agde pour la saison. Après je suis restée peut-être 5 mois au chômage et j’allais travailler un peu à la vigne. Puis j’ai travaillé ici, j’ai connu mon mari ici, j’ai fait ma vie ici en fait.

 

Intervieweur : Vous avez toujours su quel métier vous vouliez faire ?

Fabienne : Oui, d’ailleurs je ne me verrai pas faire autre chose. C’est vraiment un métier de passion.

 

Intervieweur : Vous avez déjà eu des employés ou vous avez toujours travaillé seule ?

Fabienne : Non, j’ai toujours travaillé seule. Après, je prends des stagiaires, mais financièrement, j’ai du travail pour moi, mais deux, ce serait compliqué.

 

Intervieweur : Vous pouvez nous donner une journée type ?

Fabienne : J’ouvre de 8h jusqu’à 12h puis je reprends à 14h jusqu’à 19h. Des fois, ça m’arrive de finir un peu avant. Je travaille le lundi, mardi, jeudi et vendredi et après je travaille le samedi matin de 8h à 13h. J’ai des coupes, des mèches, des couleurs, des permanentes, je n’ai pas beaucoup de temps de répit parce que le fait de travailler seule, justement je n’arrête pas. Il faut jongler dès qu’il y a deux minutes de repos, mettre une machine en route pour laver les serviettes, etc.

 

Intervieweur : Vous voyez des contraintes dans le métier ?

Fabienne : La contrainte, c’est d’être sur son lieu de travail toute la journée. Il y a aussi le fait de rester debout toute la journée. Après quand on est à son compte on ne compte pas les heures.

 

Intervieweur : Comment le métier a évolué depuis que vous l’exercez ?

Fabienne : Déjà, le confinement nous a un peu tués. Maintenant, beaucoup de personnes se font les couleurs elles-mêmes. Certains hommes ont investi dans des tondeuses et se coupent les cheveux. Il y a aussi des gens qui, quand ils viennent, ont déjà lavé leurs cheveux parce que la vie a tellement augmentée que les gens essayent de ne pas trop dépenser. Après, c’est vrai que j’ai une bonne clientèle depuis que je suis implantée. J’ai une clientèle fidèle.

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