Interview de Dominique et Olivier, Douarche ambulances

  • Intervieweur : Quelles études avez-vous faites ?

Dominique : Un bac pro comptabilité.

Olivier : Pareil.

 

  • Intervieweur : Quel est votre parcours professionnel ?

Dominique : Je suis né là-dedans et j’ai fait ambulancier dans la société d’ambulance qui était à mon grand-père puis mon père et ensuite à moi.

Olivier : J’ai fait 8 ans aux urgences de Lodève. On était amis d’enfance, donc quand ses parents ont pris la retraite, il m’a proposé de racheter les parts de ses parents en 2005. Donc ça fait 18 ans.

 

  • Intervieweur : Et vous Dominique, depuis combien de temps travaillez-vous dans l’entreprise ?

Dominique : Ça va faire 30 ans en 2024.

 

  • Intervieweur : Est-ce que c’est un métier passion pour vous ?

Olivier : Oui car c’est du service à la personne, on aime ça. Nous sommes toujours investis.

 

  • Intervieweur : Combien de personnes travaillent ici ?

Dominique : En tout 6.

 

  • Intervieweur : Depuis combien de temps votre entreprise est ouverte ?

Dominique : Mes parents ont repris en 1972-1973 et mon grand-père depuis 1966. En fait mon grand-père avait racheté le café et en même temps il avait une ambulance. Ensuite, mon père a repris l’affaire puis il a arrêté le café qu’il a cédé et il s’est concentré sur le secteur ambulancier et taxi.

 

  • Intervieweur : Est-ce que vous pouvez me décrire une journée type ?

Dominique : On commence à 7h le matin et on finit vers 18h-19h. Après, l’inconvénient du métier entre parenthèses c’est qu’il n’y a pas d’heures. Ça peut-être 7h-8h du matin, reprendre à 10h jusqu’à 12h et avoir un trou dans la journée. En gros on fait 7h-19h mais avec des trous dans la journée.

 

  • Intervieweur : Vous ne travaillez jamais la nuit ?

Olivier : Nous l’avons fait mais nous avons arrêté cette année. Nous étions d’astreinte Samu tous les mardis depuis 18 ans.

Dominique : On faisait garde Samu c’est à dire de 20h le soir à 8h du matin.

Olivier : Sur un secteur allant de Ceilhes jusqu’à Saint-Guilhem-le-Désert, Clermont-l’Hérault, Lodève… donc le gros secteur.

Dominique : On ne s’ennuyait pas !

Olivier : Et nous on enchaînait après la journée. Mais l’ARS a changé le fonctionnement. Maintenant c’est l’entreprise de Christophe à St-Gervais qui a pris les gardes sur notre secteur et depuis janvier on ne les fait plus. C’est vrai que ça nous a allégés.

 

  • Intervieweur : Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les contraintes du métier ?

Olivier : Les contraintes maintenant c’est la circulation, les bouchons dans Montpellier ou à Béziers. Les horaires et le téléphone puisqu’on n’a pas de secrétaire qui reste au bureau en permanence, on est multifonctions. Pendant 18 ans on a tout fait, c’est à dire qu’on a fait du taxi privé, du taxi médical, de l’ambulance, les pompes funèbres, on avait aussi un magasin de fleurs, on faisait les fleurs pour les enterrements donc là c’est vrai qu’on a un peu plus levé le pied sur ce secteur-là.

 

  • Intervieweur : Comment le métier a évolué depuis que vous l’exercez ?

Dominique : Avec les restrictions maintenant c’est plus compliqué, avec l’augmentation du gasoil ça ne va pas être un métier d’avenir. Et la concurrence qui s’ouvre avec Uber et tout ça, pour le moment les CPAM remboursent que les ambulanciers et les taxiteurs. Je pense que dans quelques temps ils vont ouvrir le marché à tout le monde et ce sera avec des appels d’offres donc ce sera plus compliqué pour l’avenir je pense.

Olivier : Nous on transporte les personnes, ça veut dire qu’on les accompagne. On connait toutes les personnes d’ici et leurs familles, donc on a pas du tout la même relation que les entreprises qui sont en ville. Quand on va dans les centres on les accompagne, on porte les bagages. On est une structure familiale, puis on est en zone rurale.

 

  • Intervieweur : Il paraît que Michel Galabru venait souvent au Bousquet, est-ce que vous avez des anecdotes à nous raconter ?

Olivier : On l’a accompagné 4 ou 5 fois jusqu’à Paris.

Dominique : La meilleure c’est quand on est allés le chercher au spectacle à Auxerre. En fait il était en vacances ici, et il est monté à Auxerre avec son fils. Le samedi matin il m’a appelé pour qu’on aille vite le récupérer à Auxerre. Il fallait qu’on y soit à 17h et il m’a appelé vers 9h30-10h alors qu’il y a 7h de route. J’ai appelé Olivier je lui ai dit « t’es chaud pour partir à Auxerre faire un aller-retour pour chercher Michel Galabru ? ». Alors on est montés là-haut et puis on est arrivés un peu à la bourre, c’était 18h. Lui il est arrivé à 21h, il avait rencontré un vigneron à Auxerre après le spectacle qui lui avait fait boire du Bourgogne « à coup de bol » nous avait-il dit. Je me rappelle en partant de l’hôtel sur le parking, le personnel lui avait donné des coussins vu qu’il était 21h30 pour qu’il se repose dans la voiture mais il avait ouvert les fenêtres et les avait jetés.

 

  • Intervieweur : Vous aviez un long trajet à faire !

Dominique : Chaque année on le remontait d’Avène jusqu’à Paris. Il nous invitait au restaurant là-haut, c’était quelqu’un de très généreux, il ne se prenait pas la tête. A la fin on le connaissait alors quand on rentrait dans les cafétérias première place il s’asseyait et c’était du harcèlement de photos alors à la fin on lui disait « on va au fond là-bas Michel, on veut manger tranquilles ». Il disait aux gens qu’il leur rendait la monnaie de la pièce, puisqu’ils le faisaient vivre.

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